Belgique

Jean - Michel Van Schouwburg - orynx-improvandsounds.blogspot.com
 

"Qu’un Duo Libertaire consacre son premier album à la musique de Thelonious Monk me semble plus une Evidence qu’un quelconque Hommage. Les compositions de T.M. et son jeu lumineux et monolithique ont littéralement servi de tremplin – ouverture béante pour un très grand nombre de libérateurs du jazz.

Des pianistes : Cecil Taylor, Jaki Byard, Misha Mengelberg, Ran Blake, Alex von Schlippenbach, des souffleurs : Steve Lacy, John Coltrane, Ornette Coleman, Eric Dolphy... Étrangement, le format guitare (Pascal Bréchet) et percussions (Thierry Waziniak) s’est retrouvé au centre de la carrière de Derek Bailey. C'est donc qu'il s'agit d'une formule instrumentale fort propice à la créativité et à de multiples possibilités, remarquablement mises au clair par nos deux duettistes. Dix compositions parmi les plus singulières de Monk servent de point de départ invisible à une perspective détournée, elliptique et introspective de certains de leurs secrets, intervalles et dynamiques induits, imaginaires ou éminemment logiques. Citons-les : Let’s Call This, San Francisco Holiday, Evidence, Japanese Folk Song, Trinkle, trinkle, Think Of One, Ugly Beauty, Hackensack, Work et In Walked Bud piochées dans les catalogues Prestige, Riverside et CBS. De ce corpus devenu canonique au fil des décennies, les deux improvisateurs ont tracé des univers sonores variés au fil d’échanges spontanés. Leurs éléments mélodiques ressurgissent sans crier gare, les successions d’accords sont décomposées, triturées, extrapolées alors que leurs structures rythmiques servent de base aux cadences évolutives imaginées par Thierry Waziniak. On apprécie grandement la concision suggestive du duo. Le travail sonore électroacoustique granulaire du guitariste « avec effets » Pascal Bréchet dans leur album Don’t Worry, Be Happy avec Franz Hauzinger et Isabelle Duthoit, fait place ici à la guitare « jazz » amplifiée avec une belle angularité (Monk) et une sonorité exquise ouvrant le champ sonore aux trouvailles rythmiques et percussives aériennes de son camarade. Leur version d’Hackensack pourrait figurer dans une anthologie de versions de compos de Monk. De même, la structure de Work est ruminée avec autant d’intuition que de savoir-faire sur la touche, coïncidant avec le va et vient des balais et baguettes. Le jeu oblique du batteur met les figures usuelles de la batterie jazz dans une perspective cubiste et ludique au fil de l’instant avec une économie de moyens dans le droit chemin . Le label Intrication est conçu comme une synergie entre musiciens, poètes / prosateurs et artistes graphiques / peintres. La peinture de Marc Feld 2000 Song For Thelonius offre un contrepoint pictural à Hint of Monk dont les lettres blanches obturent sa surface au verso de la pochette. Un texte

« monkien » de Zéno Bianu découpe le profil de la personnalité du Genius de Harlem et des caractéristiques de son jeu pianistique : cristal imprévisible, astéroïdes, fulgurances fractales, lumière renversée, liberté, ouverture, nocturne, à gauche de nulle part, éruption, oubli, silence... il y aussi leur propre composition Three or Four Shades of Monk qui s'intègre au projet. Mais plus qu’un « projet », une expédition existentielle et salutaire !"

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Belgium

 

Jean - Michel Van Schouwburg - orynx-improvandsounds.blogspot.com

"That a Duo Libertaire dedicates its first album to the music of Thelonious Monk seems to me more an Evidence than a Tribute. T.M.'s compositions and his luminous and monolithic playing have literally served as a springboard - a gaping opening for a very large number of jazz liberators.Pianists : Cecil Taylor, Jaki Byard, Misha Mengelberg, Ran Blake, Alex von Schlippenbach, blowers: Steve Lacy, John Coltrane, Ornette Coleman, Eric Dolphy... Strangely enough, the guitar (Pascal Bréchet) and percussion (Thierry Waziniak) format was at the center of Derek Bailey's career. It is therefore an instrumental formula very conducive to creativity and multiple possibilities, remarkably clarified by our two duettists. Ten of Monk's most singular compositions serve as an invisible starting point for a round, elliptical and introspective perspective on some of their secrets, intervals and induced dynamics, imaginary or eminently logical. They include Let's Call This, San Francisco Holiday, Evidence, Japanese Folk Song, Trinkle, Trinkle, Think Of One, Ugly Beauty, Hackensack, Work and In Walked Bud from the Prestige, Riverside and CBS catalogs. From this corpus, which has become canonical over the decades, the two improvisers have traced various sound universes through spontaneous exchanges. Their melodic elements resurface without warning, the successions of chords are broken down, triturated, extrapolated while their rhythmic structures serve as a basis for the evolving cadences imagined by Thierry Waziniak. We greatly appreciate the suggestive conciseness of the duet. The granular electroacoustic sound work of the guitarist "with effects" Pascal Bréchet in their album Don't Worry, Be Happy with Franz Hauzinger and Isabelle Duthoit, gives way here to the amplified "jazz" guitar with a beautiful angularity (Monk) and an exquisite sonority opening the sound field to the rhythmic and percussive aerial discoveries of his comrade. Their version of Hackensack could appear in an anthology of Monk's compos versions. Likewise, the structure of Work is ruminated with as much intuition as skill on the fingerboard, coinciding with the back and forth of brooms and sticks. The drummer's oblique playing puts the usual figures of jazz drums in a cubist and playful perspective as the moment goes by, with an economy of means in the right direction. The label Intrication is conceived as a synergy between musicians, poets / prose writers and graphic artists / painters. Marc Feld's painting 2000 Song For Thelonius offers a pictorial counterpoint to Hint of Monk whose white letters close its surface on the back cover. A "Monkian" text by Zéno Bianu cuts the profile of the personality of the Genius of Harlem and the characteristics of his piano playing: unpredictable crystal, asteroids, fractal fulgurances, inverted light, freedom, opening, nocturnal, left of nowhere, eruption, oblivion, silence... there is also their own composition Three or Four Shades of Monk which is integrated into the project. But more than a "project", an existential and salutary expedition!"

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France

Xavier Prévost
http://lesdnj.over-blog.com/2021/02/duo-libertaire-hint-of-monk.html
Pascal Bréchet (guitare), Thierry Waziniak (batterie)

Soissons, 30-31 janvier 2020
label Intrication Tri 003 / Orkhêstra
"La musique de Monk, traitée sur le mode de l'allusion à mots couverts.
Dix thèmes du Grand Thelonious, et un seul thème original, intitulé Three or Four Shades of
Monk's Blues : on pense à un titre de Mingus, et aussi au cheminement mélodico-harmonique de
Misterioso, mais c'est surtout très libre. D'ailleurs, l'intitulé de ce 'duo libertaire' annonce la
couleur. Libre mais pétri d'intensité recueillie autour de cette musique.
Ce n'est pas trahir un secret : la musique de Monk hante le guitariste Pascal Bréchet. En 1996, en
compagnie des Amis regrettés, Jacques Mahieux et Jean-François Canape, et avec Phil Abraham et
Marc Buronfosse, il avait signé «Autour de Monk» pour le label AA. Seuls trois des titres alors
choisis en quintette se retrouvent pour ce duo.
Ici on retrouve le goût prononcé pour l'inimitable claudication monkienne, souvent soulignée, et
magnifiée, par le jeu du batteur Thierry Waziniak. L'accent souvent se place là où il n'est pas
attendu. Et même quand on connaît les thèmes, on est toujours surpris par ce cheminement, qui
jamais ne sombre dans la routine.
Et pourtant ça swingue ! Plus qu'une allusion, c'est une grande déclaration d'amour à cette
musique. Un amour libre, évidemment !"

Xavier Prévost
http://lesdnj.over-blog.com/2021/02/duo-libertaire-hint-of-monk.html
Pascal Bréchet (guitar), Thierry Waziniak (drums)

Soissons, January 30-31, 2020
label Intrication Tri 003 / Orkhêstra
"Monk's music, treated in the mode of allusion.
Ten themes by the great Thelonious, and only one original theme, entitled Three or Four Shades of
Monk's Blues: one thinks of a Mingus title, and also of the melodic-harmonic path of
Misterioso, but it is mostly very free. Moreover, the title of this 'libertarian duo' announces the
color. Free but full of intensity gathered around this music.
This is not betraying a secret: the music of Monk haunts the guitarist Pascal Bréchet. In 1996, in
with his late friends Jacques Mahieux and Jean-François Canape, and with Phil Abraham and
Marc Buronfosse, he had signed "Autour de Monk" for the AA label. Only three of the titles then
chosen in quintet are found for this duet.
Here we find the pronounced taste for the inimitable Monkian claudication, often underlined, and magnified, by the play of
and magnified, by the play of the drummer Thierry Waziniak. The accent is often placed where it is not
expected. And even when one knows the themes, one is always surprised by this path, which never sinks into routine.
never sinks into routine.
And yet it swings! More than an allusion, it is a great declaration of love to this
to this music. A free love, of course!"


Allemagne

Rigobert Dittmann
http://www.badalchemy.de/
DUO LIBERTAIRE « Hint of Monk » (Intrication, Tri 003) :
T comme théâtre / H comme humour / E comme élégance / L comme liberté / O comme
ouverture / N comme nocturne / I comme éruption / OU comme oubli / S comme silence.
Avec ''Trinkle Tinkle'' - ''Hackensack'' - ''Evidence'' .... Pascal Bréchet et Thierry Waziniak montrent
bien leur passion pour Monk et ils ne sont pas les seuls.
Partenaire également dans We Free et dans DWBH, le guitariste est probablement le plus monkish
des deux, puisqu'il s'est déjà plongé dans sa musique avec son propre quintet sur "Autour de
Monk" (1998). Et cela, sur un large spectre d'une fécondation musicale allant du Celestrial
Communication Orchestra d'Alan Silva aux "Histoires de Canterbury" (2000) en hommage à Soft
Machine. Waziniak, en tant que batteur de Gaël Mevel dans Le Cercle ou Trio Rives, lui rend bien
la pareille dans les subtilités de "Three or Four Shades of Monk's Blues », seule pièce qui ne soit
pas de la main de Monk.
Mais alors complètement sans piano ? Est-ce possible, est-ce amusant, est-ce que cela a un sens ?
Bréchet énonce les monkismes en tous sens sur les cordes, Waziniak comme des cascades de
colorations qui résonnent, de fractures qui s'entrechoquent et des coups qui roulent et sautent,
dans des nuances de cuivre, de fibre, de tôle et de bois..
La guitare picore avec éclat dans un jazz voltigeant comme les stars d'un cirque de puces en vacances sur la Westcoast, son agilité étant évidente dans chaque séquence de doigté.
Waziniak frappe à tous les étages, la guitare s'envole comme un freluquet vert, mais sur "Japanese
Folk Song", elle cueille des fruits tendres et amers sur des vagues sombres de bourdons. Trinkle
Tinkle" est un éboulement percutant en miniature, B. luttant contre la gravité. Pensez syncope,
aussi vives que Spring-heeled Jack*, à l'époque où le lapin des toits dansait sur les plaques de zinc
chaudes.. En revanche, "Ugly Beauty" se savoure pensivement au clair de lune. Le "Hackensack"
va d'un endroit à l'autre pour peindre de la bouche et du son. "Work", à la manière de Monk,
malgré un degré de complexité élevé, transforme le labeur en facilité . Et dans "In Walked Bud", le
blues se dissout mystérieusement dans le bleu.
[BA 109 rbd]
*Spring-heeled Jack est une entité du folklore anglais de l'époque victorienne

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Germany


Rigobert Dittmann
http://www.badalchemy.de/
LIBERAL DUO " Hint of Monk " (Intrication, Tri 003) :
T is for theater / H is for humour / E is for elegance / L is for freedom / O is for
N as in nocturnal / I as in eruption / OU as in oblivion / S as in silence.
With ''Trinkle Tinkle'' - ''Hackensack'' - ''Evidence'' .... Pascal Bréchet and Thierry Waziniak show their passion
their passion for Monk and they are not the only ones.
Partner also in We Free and in DWBH, the guitarist is probably the most Monkish of the two, since he is the only one who has a
of the two, since he has already immersed himself in his music with his own quintet on "Autour de
Monk" (1998). And this, on a wide spectrum of musical fertilization going from the Celestrial
Communication Orchestra of Alan Silva to "Histoires de Canterbury" (2000) in homage to Soft
Machine. Waziniak, as Gaël Mevel's drummer in Le Cercle or Trio Rives, gives him back the same in the subtleties of the
the same in the subtleties of "Three or Four Shades of Monk's Blues", the only piece that is not by Monk.
Monk's hand.
But then completely without piano? Is it possible, is it fun, does it make sense?
Bréchet enunciates Monkisms in all directions on the strings, Waziniak as cascades of
Waziniak as cascades of resonant colorations, clashing fractures and rolling, jumping blows,
in shades of copper, fiber, sheet metal and wood.
The guitar pecks brightly in fluttering jazz like the stars of a flea circus on vacation on the Westcoast, its agility evident in every fingering sequence.
Waziniak hits on all cylinders, the guitar soaring like a green pike, but on "Japanese
Folk Song," she picks tender, bitter fruit on dark waves of drones. Trinkle
Tinkle" is a percussive landslide in miniature, with B. struggling against gravity. Think syncopation,
as vivid as Spring-heeled Jack*, back when the roof rabbit danced on the hot zinc plates
hot. On the other hand, "Ugly Beauty" can be savored thoughtfully in the moonlight. The "Hackensack
goes from one place to another to paint with mouth and sound. "Work," in the manner of Monk,
despite a high degree of complexity, turns toil into ease. And in "In Walked Bud", the
blues mysteriously dissolves into blue.
[BA 109 rbd]
*Spring-heeled Jack is an entity of English folklore from the Victorian era
 

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Pologne

https://spontaneousmusictribune.blogspot.com/

Duo Libertaire Hint Of Monk (Intrication, CD 2021)

 

Thierry Waziniak (batterie, percussions) et Pascal Brechet (guitare) nous invitent ici à une réinterprétation très libre ... des œuvres de Thelonius Monk. Onze mouvements, 45 minutes .

 

Une guitare frivole et jazzy, qui connaît bien l'histoire du genre, et des percussions tout aussi libres, soignant la dramaturgie de l'interprétation, souvent basée sur un suspense intriguant. Les musiciens se laissent porter par le flot des mélodies de Monk, les citant avec succès ou suggérant des associations plus ou moins libres. Ils savent saisir la dynamique et les mélodies subtiles si caractéristiques des compositions du pianiste américain. Ils construisent une histoire qui pourrait être une excellente bande-son pour les films noirs ou la fameuse Nouvelle Vague française. Leurs interprétations de Monk semblent à la fois étrangement abstraites et définitivement simples dans une même expression. Ils créent un récit qu'il faut certainement classer comme un jazz détendu, non dénué du dynamisme de l'improvisation, après tout c'est l'outil principal du travail des deux Français.

 

Dans le troisième morceau, ils offrent leur propre impression, qui semble être un autre classique de Monk. Ils produisent un son intéressant dans la cinquième piste, lorsque les cymbales commencent à résonner et que la guitare chante en harmoniques libres. Dans leur interprétation de l'une des meilleures mélodies de Monk, Trinkle Tinkle, les artistes utilisent une métrique perverse et échappent consciemment à la construction rythmique originelle.Dans les chansons finales , le guitariste se concentre sur l'accentuation du thème (ce qu'il ne faisait généralement pas dans la première partie de l'album), tandis que le batteur combat le tout. Comme une danse de la nature libérée !

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Poland

https://spontaneousmusictribune.blogspot.com/

Libertarian Duo Hint Of Monk (Intrication, CD 2021)


Thierry Waziniak (drums, percussions) and Pascal Brechet (guitar) invite us to a very free reinterpretation ... of Thelonius Monk's works. Eleven movements, 45 minutes.


A frivolous and jazzy guitar, which knows well the history of the genre, and percussions just as free, taking care of the dramaturgy of the interpretation, often based on an intriguing suspense. The musicians let themselves be carried along by the flow of Monk's melodies, quoting them successfully or suggesting more or less free associations. They know how to capture the dynamics and subtle melodies so characteristic of the American pianist's compositions. They build a story that could be an excellent soundtrack for film noir or the famous French New Wave. Their interpretations of Monk seem at once strangely abstract and definitely simple in expression. They create a narrative that should certainly be classified as relaxed jazz, not devoid of the dynamism of improvisation, after all this is the main tool of the two Frenchmen's work.


In the third piece they offer their own impression, which seems to be another Monk classic. They produce an interesting sound in the fifth track, when the cymbals start to resonate and the guitar sings in free harmonics. In their interpretation of one of Monk's best melodies, Trinkle Tinkle, the artists use a perverse meter and consciously escape the original rhythmic construction.In the final songs , the guitarist focuses on accentuating the theme (which he usually did not do in the first part of the album), while the drummer fights it all. Like a dance of the liberated nature!

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Norvège

Jan Granlie

https://salt-peanuts.eu/record/duo-libertaire/

Le pianiste Thelonious Monk a été l'un des véritables créateurs de style dans le jazz des années 50 et 60. Il a été honoré et interprété par de nombreux musiciens différents, et c'est peut-être le groupe allemand Monk Casino, dirigé par Alexander von Schippenbach, qui a repris en 2005 toutes les compositons connues de Monk sur disque et en concert, qui nous à nos faveurs.

Souvent nous avons eu de nouvelles versions de la musique de Monk jouées avec les mêmes instruments dont Monk s’était lui-même entouré, je pense dès lors qu'un duo avec guitare et batterie est une innovaion dans l'interprétaton des compositons de Monk.

Dans Duo Libertaire nous rencontrons le guitariste Pascal Bréchet et le batteur Thierry Waziniak, qui appartiennent tous deux à la partie libre de la scène jazz française, en conséquence nous obtenons des versions relatvement ouvertes de "Let's Call This", "San Francisco Holyday", leur propre "Three of Four Shades of Monk's Blues", "Evidence", "Japanese Folk Song", "Trinkle Tinkle", "Think of One", "Ugly Beauty", "Hackensack", "Work" et "In Walked Bud".

Tout au long de l'album, nous découvrons différentes interprétations de compositions plus ou moins connues de Monk, d'une manière qui, j'en suis convaincu, aurait plu à Monk.

Même en connaissant la plupart des titres, je suis surpris par la façon dont ils sont interprétés. Rien ici n'essaie de copier la musique du "maître". Au lieu de cela, nous avons droit à une sorte de jazz de chambre moderne, où ces deux-là communiquent brillamment avec une guitare électrique qui fait « le plus gros du travail » et une batterie, qui doit être l'une des plus frugales qui n'ait jamais interprété la musique de Monk. Et tout du long, cela swingue d'une manière un peu lâche, tout comme Monk le faisait.

Il faut très bien connaître certains des morceaux pour reconnaître les thèmes. Entre Bréchet s'appropriant plus ou moins les compositions et la batterie "en suspension" de Waziniak, tout devient original, et tout à fait dans l'esprit de Monk.

Passionnant !

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France
Guy Sitruk
http://jazzaparis.canalblog.co

On avait croisé la route de Pascal Brechet (g) et Thierry Waziniak (dm) dans l’excellent « Don’t Worry, Be Happy » (avec Isabelle Duthoit et Franz Hautzinger)

On les retrouve tous les deux en duo, un « duo libertaire », pour un « soupçon de Monk ». En fait tout un album dédié à des compositons de cette figure hors du commun. Ces deux arpenteurs de l’improvisation libre choisissent donc de réaliser un « album à thèmes », eux qui s’en passent sans problème.

Le grand Thelonious a beaucoup composé. Un site dédié à Monk dénombre de l’ordre de 70 thèmes. Peut-être est-ce un recensement incomplet. En tout cas, nos deux amis se plongent dans ce répertoire, que chacun croit connaître mais dont l’ampleur nous échappe souvent.
Est-ce un « tribute to » ? Que nenni.

Monk est ici comme un ami intime dont on salue la mémoire, avec émotion et reconnaissance, mais dont le travail sert de prétexte pour des bifurcations, des hors pistes, avec de temps à autres quelques balises, lesdits thèmes monkiens.

C’est ce à quoi s’évertue la guitare, parfois aigrelette, qui nous propose cette belle errance sur des sentiers peu fréquentés. Une certaine douceur d’âme laissant au loin les incompréhensions que suscitait alors cette musique, une alchimie indécise, un penchant certain pour l’entre-deux, et pour le déséquilibre qu’affectionnait Monk.

La batterie laisse sur les microsillons des collectionneurs les pulsations du bop, et choisit les coups de pinceaux, les feulements métalliques, les brouillards de frottements, les roulements qui se jouent de la régularité. Elle souligne et amplifie cet ailleurs poétique, s’engageant souvent vers des espaces en friches.

Ce mélange subtil d’étrangeté et de reconnaissance est patent dans le traitement de certains grands standards monkiens.

Disons « Hackensack ». Il est ici présenté à la batterie en des roulements quasi erratiques, des éclats, des déséquilibres, puis la guitare. Oh, le thème est bien là, mais comme apprivoisé, loin du caractère abrupt et provocateur d’antan, un peu désarticulé, avec un mélange d’accents suaves et acides, puis presqu’oublié ... avant la reprise finale.

Des semis de mitrailles, de gravillons, des notes qui cherchent leur chemin, des résonances colorées de bribes de « Trinkle Tinkle ». Le thème n’est présenté qu’à mi parcours, puis il est comme distordu, son phrasé si spécifique servant de trame commune aux deux instruments.

Comme exemple de cette téléportation de Monk, un autre thème, «San Francisco Holyday», ici projeté hors de son orbite.

Monk est ainsi rendu à son originalité primordiale. Ce Duo Libertaire a su l’extraire de son ancrage historique (60-70 ans) pour nous le présenter avec les atours d’aujourd’hui, en pleine irrévérence. Libertaires !

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Belgique
Stephen Godsall hQps://www.jazzhalo.be/reviews/cdlp-reviews/d/duo-libertaire-hint-of-monk

Le batteur français Thierry Wazinlak et le guitariste électrique Pascal Bréchet ont une présence convaincante sur Bandcamp ; une grande partie de leur musique utilise des sons fortement manipulés avec des titres tels que "Hitting, Rubbing, Pinching" et des couleurs de timbre correspondantes.

"Hint of Monk" est leur album de jazz le plus "straight ahead", ce qui ne veut pas dire qu'il le soit foncièrement. La batterie et la guitare sont magnifiquement enregistrées sans effets électroniques. Toutes les compositions, sauf une, sont de Thelonious Monk, mais ne vous attendez pas à des interprétations évidentes de ses thèmes ; ces interprétations utilisent les mêmes notes mais jamais dans le même ordre. Étant donné que la musique de Monk est elle-même très chromatique, il y a beaucoup de notes à choisir !

L'album capture souvent l'esprit insaisissable de Thelonious ; "Hackensack" commence par une batterie jouant un motif swing polyrythmique qui rappelle Art Blakey, puis la guitare le rejoint avec un torrent de lignes angulaires et d'accords diminués. "Evidence" n'est que tavail délicat de balais et d'harmonie exploratoire tandis que "Think of one" crée une syncope excitante par la guitare et la batterie échangeant des phrases de swing contrastées.

"Ugly beauty" construit une texture de balais et d'accords tendus qui sont bien au-delà du temps et du déroulement harmonique. "Trinkle tinkle" est tout aussi libre, avec de savoureuses sonorités de tension et de relâchement sur les peaux des fûts, complétées par des clusters de notes de la guitare.

Mon préféré est le brillant "Japanese Folk Song" qui construit des textures hypnotiques soutenues à partir des harmoniques de la guitare, puis les anime en désaccordant les cordes. La batterie est jouée avec des frappes douces combinées à des cymbales cloutées bourdonnantes, une profondeur exceptionnelle de sons de batterie acoustique. La seule composition qui ne soit pas de Monk est "Three or four shades of Monk's Blues" de Bréchet et Wazinlak et comporte de nombreuses références ingénieuses à l'harmonie, au rythme et aux structures de phrases de Monk.

Je vous recommande vivement d'écouter le Duo Libertaire sur https:// duolibertaire.bandcamp.com/

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USA
MARK CORROTO https://www.allaboutjazz.com/hint-of-monk-duo-libertaire-intricaOon-label?width=1440

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À l'aube du deuxième siècle de la musique de Thelonious Monk (1917-1982), on peut se demander ce que le grand homme penserait de l'enregistrement hommage du Duo Libertaire, Hint Of Monk. De son vivant, avant même que sa musique ne fasse partie du canon du jazz, les seuls hommages disponibles étaient les enregistrements de Steve Lacy au saxophone soprano solo et School Days (Emanem, 1975) du Steve Lacy-Roswell Rudd Quartet. Après sa mort, les vannes se sont ouvertes avec des enregistrements du quartet Sphere dédié à Monk, de Misha Mengelberg et d'Anthony Braxton, pour n'en citer que quelques-uns.

À l'aube du siècle, des dizaines d'hommages à Monk sont apparus, dont le plus important est l'ouvrage complet Monk's Dreams : The Complete Compositions Of Thelonious Monk (Sunnyside,

2018) par le quartet de Frank Kimbrough et le solo Work du guitariste Miles Okazaki : The Complete Compositions Of Thelonious Monk (auto-édité, 2018).

En tournant la page (au siècle près), cet hommage du guitariste Pascal Bréchet et du batteur Thierry Waziniak est assez différent des sorties citées ci-dessus. Il est même dissemblable du duo guitare-batterie Hat & Beard : The Music of Thelonious Monk (Trio Records And Productions, 2013) de Ken Aldcroz et Dave Clark.

Si Aldcroz & Clark jouent des reprises de manière éveillée et insouciante, Bréchet et Thierry Waziniak abordent l'œuvre comme dans un rêve. Leur musique libertaire (musique anarchique) est une appellation trompeuse. Leur musique est mieux décrite comme du Monk fracturé ou fragmenté.

Leurs dix reprises, plus une composition originale, font allusion aux œuvres de Monk comme s'il s'agissait de codes secrets que seul un déchiffreur habile (ou un partisan de Monk) pourrait résoudre. Bien sûr, c'est là tout le plaisir de leur Hint Of Monk.

Bréchet échange des fragments de Monk tandis que Waziniak fait vibrer le pouls. "Trinkle Tinkle" est échangé à la fois en conversation ouverte et en dialogue codé. Il en va de même pour "Work", qui est une danse d'abstraction des plus délicates, mais pas aussi abstraite que "In Walked Bud", identifiable uniquement par ses empreintes dentaires euphoniques. La version la plus " franche " est peut-être " Hackensack ", mais même cette reprise est enveloppée de métaphysique. Alors, que dirait Monk ? "Il n'y a pas de mauvaises notes ; certaines sont juste plus justes que d'autres."